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CHANDELEUR

CHANDELEUR


Les portes de l'abbaye sont, elles, grandes ouvertes pour accueillir le millier de chrétiens venu assister à la messe. Jeunes et moins jeunes, en famille ou en couple, tous se pressent à l'intérieur de la chapelle. "Ça fait 32 ans que je viens avec mon mari, affirme Clarisse. C'est important d'être tous ici, réunis." À 6 h, la nef, maintenue par ses impressionnantes voûtes d'ogives, affiche complet. Il est alors difficile pour les derniers arrivants de se frayer un passage. "C'est toujours comme ça ! s'enthousiasme Marc, collégien chez les jésuites à Provence. On est venus avec toute notre classe. Le réveil était dur mais au final, on en garde tous un bon souvenir." C'est le moment pour lui et ses camarades d'écouter religieusement l'homélie célébrée par Monseigneur Pontier. Un sermon dans lequel il invite ses fidèles "à la solidarité, à l'accueil et à la fraternité." À 8 h, il se dirige alors à quelques mètres du parvis de l'église, au Four des Navettes, où les clients entrent et sortent à la chaîne. L'évêque y rejoint de nombreux élus de la ville, dont le maire UMP, Jean-Claude Gaudin, et le président du Conseil général, Jean-Noël Guérini (Force du 13). Dans le commerce bondé, il bénit les navettes, ce biscuit en forme de canoë qui évoque l'arrivée des Saintes Maries en barque sur la terre de Provence. "Je suis pour le maintien des traditions, et de toutes les traditions, déclare alors Jean-Claude Gaudin. J'ai fait la crèche, et je la referai !". Applaudissements de l'assistance. "Vive l'Estaque!" s'emporte alors une cliente. "Et surtout les chichis !", lui rétorque, du tac au tac, le maire. Hilarité dans la pièce, où les gâteaux croquants se vendent par centaines et dont la recette reste jalousement gardée. Un secret qui n'est pas prêt d'être trahi.

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